Agnès Van Ransbeeck
Le relief, à peine le relief
Agnès Van Ransbeeck n'est certes pas de ces artistes qui manipulent systématiquement formes et structures d'une poigne de fer. C'est que le formalisme n'est point son fait. L'évocation de ce qui se joue en dehors de l'art actuel est pour elle essentielle. Ses ouvres d'art se doivent d'avoir un sens. Précisément parce qu'elles ressortissent au monde et qu'un jour probablement elles disparaîtront. Le jeu avec la matière est donc pour elle avant tout ancré dans un échange réflexif avec l'art des autres. Le sien se veut avant tout dialogue, et non point esbroufe.
Peut-être l'activité d'Agnès Van Ransbeeck s'inscrit-elle sur le fil du rasoir entre le doute intellectuel et l'ardeur du désir. Cela rend ses ouvres simples et énigmatiques, géométriques, fantaisistes et poétiques tout à la fois.
Frans Boenders
Kunst en Cultuur.
La nature est un thème récurrent.
La nature est un thème récurrent dans les bronzes d'Agnès Van Ransbeeck. Elle ne se l'approprie cependant pas par simple réflexe nostalgique, mais plutôt par sa pure force intérieure. Une hutte perchée en haut d'un arbre lance une passerelle entre l'homme et la nature, mais elle exile aussi vers les paysages intérieurs de l'esprit. Havre de paix et de méditation, mais aussi maelstrom de révolte et de remous. Contre les icônes de la soi-disant modernité (l'automobile et l'avion), elle voyage sur une feuille d'automne.
Les formes d'Agnès Van Ransbeeck ne fascinent pas seulement par la profondeur de leur démarche, mais surtout par leur raffinement et leur force de persuasion. Et cela vaut aussi pour ses bas-reliefs où elle architecture de véritables identités au moyen de petites vignettes, de photographies, de taches colorées et d'autres éléments aux formes subtiles.
Gerd Segers
Revolver.
Agnès Van Ransbeeck oscille.
Agnès Van Ransbeeck oscille entre la réserve et la vulnérabilité. Dans ses bas-reliefs, nous faisons la triple expérience de sa maîtrise virtuose de la matière: la subtilité et la fragilité de la joaillerie, l'émotion de la fonte du bronze et cette aspiration enfin vers la lisse et insaisissable pérennité du marbre.
Un combat qu'elle livre contre la raison, puis pour le sentiment, en tant que femme d'abord, ensuite comme artiste, alternativement.
Jo Cobbaut
Het Volk.
Une cabane dans un arbre, comme suspendue.
Oh, pas un confortable refuge où vivre, mais une toute petite hutte perchée, qui se peut admirer comme l'on contemple une sculpture. Agnès Van Ransbeeck, un beau jour, élabora une série de ces petites huttes perchées. Des cabanes comme ouvres d'art ? Des ouvres en fait qui sont partie intégrante du récit que nous narre l'artiste. La langue qu'elle y utilise est le bronze. Cette femme fait de l'art dans sa splendide maison nichée au cour de la nature. Un art inspiré des sentiments les plus élevés. Ou, plus simplement, un art inspiré par la torsion d'une branche.
Griet Beaten
Isel Magazine.